Pierre Clervoy "Les surprises psychiatriques de la Grande Guerre"
Bouleau a débuté sa carrière de directeur d'une maison de santé privée de Lyon (du 1er juillet 1900 au 17 septembre 1905), devient Contrôleur de l'Asile de Bron (Rhône) (18 septembre 1905 au 19 mai 1908) puis dirige successivement les importants asiles de Clermont (Oise) (20 mai 1908 au 4 octobre 1911) et de Bron (Rhône), aujourd'hui Le Vinatier (1er novembre 1911 au 22 mars 1914).
Nommé par arrêté ministériel du 28 janvier 1914 à la direction de l'asile de Maison-Blanche, il y est installé le 23 mars, en présence des docteurs Paul Sérieux, Joseph Capgras et Salomon Lwoff, médecins chefs. L'asile, réservé aux femmes aliénées du département de la Seine, a ouvert ses portes quatorze ans auparavant.
Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Un mois plus tard, l'armée allemande menace Paris. Par mesure de prudence, les malades de Maison-Blanche sont transférées en province. Le 8 septembre, des patrouilles ennemies atteignent Dammartin, à une vingtaine de kilomètres de Neuilly-sur-Marne. Le même jour, le directeur de l'asile écrit au Préfet de la Seine : «Faisant suite à ma lettre d'hier qui vous annonçait que l'évacuation des dernières malades de l'Asile avait été effectuée dans la journée, je vous serais reconnaissant de bien vouloir me faire connaître si vous voulez bien m'autoriser à me mettre à la disposition de l'autorité militaire. La garde de l'Etablissement, du matériel et des archives pourra être assuré par l'Econome et le Secrétaire de la Direction»
Pourtant, Bouleau est maintenu à la tête de l'asile. Les mois suivants, tandis qu'il entretient des relations épistolaires suivies et assez amicales avec les agents mobilisés, tout particulièrement avec le docteur Capgras, autre grand patriote, Maison-Blanche est converti en hôpital militaire pour le traitement des confusions et des psychonévroses. Début 1916, l'établissement reçoit également les amputés et les gazés, et sa transformation est dès lors entièrement achevée.
C'est le moment pour le directeur de réitérer sa requête, par une lettre au préfet datée du 5 février 1916: «J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que mon établissement est maintenant transformé en Hôpital Mre et que cette nouvelle organisation, du fait de ce changement de régime, est aujourd'hui entièrement achevée et arrêtée à tous égards. Par suite de cette transformation, j'estime qu'à l'heure actuelle j'ai le devoir de me mettre à la disposition de l'Autorité Militaire. Je me permets donc, M. le Préfet, de vous exprimer ce que je considère aujourd'hui comme une obligation et j'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance l'autorisation de demander à être relevé de la non-disponibilité attachée aux fonctions de Directeur des Asiles publics d'Aliénés. Vous voudrez bien agréer, M. le Préfet, etc.»
Sa demande est enfin accordée et, le 6 mars, à près de 46 ans, il est incorporé comme Sergent au 28e Régiment Territorial d'Infanterie. A Maison-Blanche, il est remplacé à titre intérimaire par le Dr Joseph Bonnet, auparavant directeur intérimaire de l'asile de Moisselles. Le 20 juin 1918, le maire de Neuilly-sur-Marne est prié « de vouloir bien, avec tous les ménagements nécessaires » annoncer à Mme Bouleau le décès de son mari, mort le 26 mai 1918 au Champ d'Honneur à Bacouël, dans l'Oise et de son inhumation au cimetière militaire de Tartigny.
MICHEL CAIRE La Lettre, n°17 août 2006
QUAND LA GRANDE GUERRE REND FOU , film , 2014
Synopsis
On pensait avoir tout vu de la Première guerre mondiale, n’avoir plus rien à dire sur la grande boucherie de 14-18. Ce documentaire ne parle ni des batailles ni de la vie quotidienne dans les tranchées ou à l’arrière, mais des conséquences psychiques de la guerre sur les soldats. Car la guerre ne fait pas que tuer ou blesser les corps. A l’image de l’histoire du poilu Deschamps, elle atteint aussi les âmes, elle traumatise, elle rend fou.
réalisateurs : Jean-Yves Le Naour et Grégory Laville
producteurs : ECPAD/Kilaohm productions diffuseurs : France 3, Planète film documentaire - 2014 - 52 min
https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentairehttps://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/1918-apres-la-guerre-les-annees-folles-14-deux-traumatises-de-guerre-contre-les-chocs-electriques/1918-apres-la-guerre-les-annees-folles-14-deux-traumatises-de-guerre-contre-les-chocs-electriques
ELECTROTHERAPIE AU SERVICE DES ARMEES
LES BLESSES PYCHIQUES DE LA GRANDE GUERRE :cachez ce mal que l'on ne saurait voir , france-culture (15/11/2018)
THESE MEDECINE Psychiatrie française et première guerre mondiale : évolution des idées et situation au sein des établissements de soins du Nord-Pasde-Calais, 2015,Lille, Anne CRETON
PITHIATIQUES VERONIQUE FAU-VINCENTI in EXPERIENCES DE LA FOLIE éditions PUR, 2013
PITHIATIQUES PIERRE DARMON , in Histoire Economie & Société/2001/20-1/pp.49-64
Université Lumière Lyon 2 Sciences sociales
« La tête en capilotade » Les soldats de la Grande Guerre internés dans les hôpitaux psychiatriques français (1914-1980)
Marie DERRIEN
Thèse de doctorat en Histoire Sous la direction d’Isabelle VON BUELTZINGSLOEWEN
Présentée et soutenue publiquement le 21 novembre 2015
Composition du jury : Isabelle VONBUELTZINGSLOEWEN, Professeure des universités, Université Lumière Lyon 2
Anne RASMUSSEN, Professeure des universités, Université de Strasbourg
Denis PELLETIER, Directeur d’études, École Pratique des Hautes Études.
Laurent DOUZOU, Professeur des universités, Institut d’Études Politiques de Lyon
Hervé GUILLEMAIN, Maître de conférences, Université du Maine
La grippe espagnole (1918-1919) dans les journaux français Françoise Bouron Dans Guerres mondiales et conflits contemporains 2009/1 (n° 233), pages 83 à 91
1Avec plus de 20 millions de morts dans le monde, un milliard de malades, la pandémie de la grippe espagnole reste encore un mystère... On ne sait ni comment le virus est apparu ni pourquoi il a brutalement disparu. Néanmoins, son origine, asiatique et aviaire, est certaine. 2La grippe espagnole déferle sur la France en trois vagues successives : une première vague qui s’étend d’avril à août 1918 ; une seconde vague, la plus meurtrière, qui va de septembre à novembre 1918 et enfin une troisième vague qui touche le pays en février-mars 1919. 3Mais qu’en a-t-on dit dans les journaux ?
HMMB
18.07.2020 19:36
ARTICLE BENOÎT MAJERUS LES FOUS PARISIENS ET LA GRANDE GUERRE ajouté ce jour , rubrique 14-18